Mon chemin à l'envers
"On oublie, hier est loin, si loin d'aujourd'hui
Mais il m'arrive souvent de rêver encore
A l'adolescent que je ne suis plus".
Je n'avais jamais pu ou jamais encore osé le faire. Les autres fois, j'avais juste envie mais ... C'était sans doute trop tôt ou pas assez tard...
La semaine dernière, entre une bonne table et une vague bleue. J'ai osé refaire le chemin à l'envers. Mes pas m'ont conduis sans que je ne me trompe de l'école élémentaire ou j'ai appris mes premières poésies au collège ou j'ai connu mes premiers émois...
Des petits garçons et des petites filles... en uniforme. Chaussettes à volants et rubans dans les cheveux, cartables lourds. Rien n'a vraiment changé.
Quelques pas de plus...me voilà. Juste aux portes du quartier dans lequel j'ai grandir.... des ruelles, de vieilles cases, la fontaine sans robinet laisse se gaspiller l'eau claire... des passants méfiants, des enfants qui courent...Moi. Désormais étrangère.
Au pied du morne, juste à droite, la maison doit être encore là. Mais je ne peux plus aller jusqu'à elle. Mon pas devient douloureux, j'ai peur. De quoi, de qui. Je ne sais pas.
Tellement de souvenirs, juste là à la surface de ces ruelles emmêlées, en désordre, en suspend.
Je voulais refaire un tour du côté de chez moi, revoir ma petite maison... J'ai manqué ce dernier pas... Il doit être trop tôt ou pas assez tard...
"On sourit en revoyant sur les photos jaunies
L'air un peu trop sûr de soi que l'on prend à 16 ans
Et que l'on fait de son mieux pour paraître plus vieux"